Philippe C est un utilisateur de Mappilary et d’OSM, des solutions open source pour la geovisualisation de données. Sur cet outil philippe C est l’un des contributeur principaux en ce qui concerne Bruxelles. Comme il l’explique sur son profil OSM, il est intéressé (entre autre) par les fontaines, les toilettes publiques, les parkings à bicyclettes, usw. Le journal de bord de son profil Open Street Map laisse entrevoir une partie de son comportement et de ses motivations.

A Bruxelles le système de traitement des déchets consiste à mettre les sacs de détritus dans les rue une à deux fois par semaine pour que les services de la ville viennent les chercher. C’est un système différent des villes telle que Paris, Berlin ou Copenhague, dans lesquels les détritus sont stockés dans des conteneurs en plastique dur à roulettes. Ce système rend les poubelles particulièrement visible et fragiles. On peut souvent en voir déchirées et elles émettent une odeur désagréable. Ces poubelles et le non respect du système par certains usagers sont une des plaintes principales sur les groupes Facebook des comités de quartier. On voit en effet plusieurs commentaires sur ce sujet ainsi que des actions directement dans la rue. Ce problème fait aussi partie des revendication de plan B, une liste non-affilié pour les élections communales de Bruxelles.

Le 9 aout tous les ans a lieu le Meyboom, une cérémonie folklorique durant laquelle des companies locales vont couper un arbre dans la forêt de la cambre, le présenter au peuple et aux dignitaires sur la grand place, et le planter dans une rue du centre du Bruxelles. Cette année nous avons pu assister à une partie de la cérémonie sur la grand place et lors de la plantaison. La cérémonie sur la grand place débute à 14h45, on voit défiler plusieurs groupes de personnes en costume traditionnels, avec des habits de la cérémonie ou portant des chapeaux. Ils sont par groupes et se distinguent par leur apparence physiques. Parmi les différents groupes nous pouvons observer un chariot de distribution de fleurs, plusieurs fanfares, des personnes manipulant des géants en papier marché, une voiture “old timer” conduisant le président et le président d’honneur (portant des hauts de forme). On voit aussi des porteurs/jongleurs de drapeaux et enfin la compagnie responsable de porter l’arbre. Pendant que l’arbre est montré, des personnes distribuent des feuilles de celui-ci, d’autres font la quête pour leur association, certain distribuent des flyers sur l’histoire de l’évènement. On voit une réelle mixité d’age, bien que la plupart des participants semblent être plutôt agés. La plantaison de l’arbre ne se fait pas au même endroit et l’on s’y dirige en cortège. Près de là ou l’arbre doit être planté, on organise une fête avec des stands de boissons et de nourriture, et un système sonore amplifiés. Certaines personnes dansent déjà. L’arbre est en fait “planté” dans une bouche d’égout . On l’y fait glisser grâce à des planches et on l’y maintient droit grâce à des buches. La plantaison se fait sous les clameurs de la foule, une dizaine d’hommes relèvent le tronc pour l’enfoncer dans la bouche d’égout. Une fois planté, une homme monte à l’arbre et attache un drapeau belge sur une branche. La foule applaudit et la Fanfare recommence à jouer. Une fois le drapeau en place, l’ensemble des participants danse autour de l’arbre en formant une chaine (à la queue leu leu). On assiste aussi à une interprétation de la Brabançonne, l’hymne national belge, entonné par la foule “Le roi, le droit, la liberté”. Nous assistons à l’évènement à coté d’un couple de cinquantenaires et d’un groupe d’étudiants portant une casquette à longue visière, marqué VUB et recouverte de pins. Cette casquette est appelée pennes et est un signe des baptisés des cercles universitaires laïques, cela fait parti du folklore universitaire. La femme du couple, en attendant l’arrivée de l’arbre, se lance dans une diatribe contre la situation actuelle de la répartition des tâches selon les genres, affirmant que les femmes ne font “plus rien”, en prenant comme exemple ses “deux belles filles”. Selon elle, les hommes font “la cuisine, le bain, couchent les petits et vont travailler”, elle affirme aussi que l’on était mieux “il y a cinquante ans”.

Sur la Grande Place des gens font la file pour prendre des “panoramic selfies”… je me demande qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire…

Pendant le Meyboom, à côté des drapeaux historiques est brandi un grand drapeau Belfius. Nous sommes étonnés et même un peu indignés: que fait cette publicité dans une reconstruction historique? Je demande à un des chevaliers blancs qui suivent ce drapeau et il me dit que c’est parce que le crédit communal (créé en 1860 et chargé d’octroyer des crédits aux communes pour leurs investissement - dixit wikipedia), dont ils représentent les milices, est devenu - de fil en aiguille - Belfius de nos jours… En effet, sur les boucliers des milices l’un de nous reconnait le logo du crédit communal.

Thomas a partagé un article de Bruzz dans lequel on parle d’une action de citoyens déterminés à détruire ce qu’ils appellent "l’objet", pour plusieurs raisons dont: le dérangement pour la circulation, en particulier les cyclistes et les handicapés, l’insulte au bon goût et la dégradation causée à la place du Samedi. Après une courte enquête, nous apprenons qu’il s’agit d’une œuvre de Benoit Jouveneau, installée à l’initiative de l’association de commerçants, avec le soutien de plusieurs échevins. En nous renseignant sur l’artiste, nous trouvons une campagne de financement participatif infructueuse ainsi qu’une vidéo datant de 2013. Le projet est un rêve de longue date de l’artiste, tel qu’il l’explique dans un commentaire sur son profil Facebook. L’œuvre installée sur la place a été pourtant l’objet de plusieurs articles dans Bruzz, mettant en avant les dégradations qu’elle subit ainsi que la colère de certains riverains envers l’œuvre. En effet, des graffiti pro vélo ainsi que d’autres moins directs: “cry me a river” sont visibles sur les photos.

Alors que je me promenais avec des amis pour me rendre à un restaurant j’ai remarqué dans la zone déjà construite du piétonnier, dans un des espaces verts délimités par des barrières, une petite bassine en plastique avec de l’eau pour les oiseaux. Cela fait écho à des discussion que j’ai eu avec Greg sur la possibilité d’une probe à cet endroit revêtant la forme d’une fontaine et aussi à une précédente visite durant laquelle nous nous étions rendu compte que les oiseaux utilisaient une partie du chantier où se trouvait un tuyau d’eau fuyant pour boire et faire leur toilette.

L’équipe nationale de football belge surnommée les diables rouges a généré un réel enthousiasme pendant la coupe du monde 2018. Les supporters de l’équipe arboraient leur couleurs sur leurs joues, pendaient des drapeaux aux fenêtres et regardaient ensemble les matchs dans divers troquets. Un lieu symbolique de cet enthousiasme est la place de la bourse au sein de laquelle les supporters se rejoignaient pour fêter les victoires de l’équipe. La plus important de ces célébrations eu lieu après la victoire contre le brésil, réputé équipe coriace en football. A la fin de la coupe du monde, les autorités locales ont organisé une célébration de l’équipe nationale en rassemblant des milliers de personnes sur la grand place de Bruxelles, en présentant les joueurs au balcon, et en diffusant les images sur des écrans géants. Cet épisode a aussi été ponctué de scènes mettant en avant le bilinguisme de la Belgique comme le discours du roi ou Kevin de Bruyne expliquant qu’il ne parlait pas bien Français et qu’il s’en “battait les couilles”. Les joueurs ont aussi été mis en scène dégustant des frites et de la bière, deux des emblèmes de la Belgique. link: [https://www.rtbf.be/sport/football/diablesrouges/detail_suivez-le-retou…) [http://www.lesoir.be/168238/article/2018-07-15/les-diables-rouges-celeb…](http://www.lesoir.be/168238/article/2018-07-15/les-diables-rouges-celeb…) [http://www.lesoir.be/168245/article/2018-07-15/diables-rouges-bruxelles…](http://www.lesoir.be/168245/article/2018-07-15/diables-rouges-bruxelles…)

Un des fantômes qui plane sur le piétonnier depuis le début de notre recherche est celui des émeutes de fin 2017. Nous pouvons l’apercevoir dans les arbres calcinés, les nouvelles boites qui remplacent les barrières de construction et les paroles des commerçants.<br /> Une des choses qui nous marque est la différence de traitement entre ces évènement et la fête qui entoure chacune des victoires des diables rouges, l’équipe nationale belge.<br /> En novembre 2017, le centre de Bruxelles a été le lieu de confrontation entre des citoyens et des forces de l’ordre ainsi que l’endroit de nombreux pillages de commerces locaux. Ces évènements ont eu un grand retentissement dans les médias.<br /> Le 11 novembre, après une victoire de l’équipe nationale du Maroc contre l’équipe de Cote d’Ivoire, une confrontation avec la police a lieu place de la Bourse avec bris de plusieurs vitrines, de la casse et début d’incendies.<br /> Le 15 novembre, à l’occasion de la venue du snapchateur/youtubeur Français Vargass92, les médias parlent de mouvements de foule, de vitrines cassés ainsi que de pillages.<br /> Le 25 novembre, suite à une manifestation contre l’esclavage en Libye un véhicule de fonction de la police a été déclaré comme dégradé. La participation à cette manifestation voire son organisation par Kemi Seba a aussi été largement commenté, l'individu étant considéré comme \sulfureux\"<br /> Ces trois évènement sont souvent rassemblé lors d’analyse de la situation par la presse belge alors qu’ils semblent assez distinct. Le manque d’organisation de la police est pointé du doigt.<br /> Une autre raison pour laquelle ces affaires sont suivies est la façon dont la police a mené l’enquête en utilisant énormément d’analyse de vidéos et de fichiers (plus de 600gb) et en lançant un appel à témoins sur les principaux suspects.<br /> links:<br /> [https://www.rtl.be/info/video/649335.aspx](https://www.rtl.be/info/vide… /> [http://www.dhnet.be/actu/faits/emeutes-a-bruxelles-5-personnes-condamne… /> [https://www.rtbf.be/info/societe/detail_emeutes-a-bruxelles-sept-suspec… /> [https://www.rtbf.be/info/societe/detail_vargasss-92-star-de-snapchat-cr… /> [https://www.rtbf.be/info/societe/detail_emeutes-a-bruxelles-31-interpel… /> [https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_emeutes-a-bruxelles-t… /> [http://www.dhnet.be/actu/belgique/emeutes-a-bruxelles-une-vingtaine-de-… /> [http://www.lalibre.be/actu/belgique/emeutes-a-bruxelles-2-ans-de-prison… /> [https://www.rtl.be/info/regions/bruxelles/un-rapport-du-comite-p-redout… /> [https://www.20minutes.fr/monde/2167431-20171112-video-football-echauffo… /> [http://www.dhnet.be/actu/belgique/emeutes-a-bruxelles-une-vingtaine-de-… /> [http://www.sudinfo.be/id23113/article/2017-11-26/le-sulfureux-militant-… /> [http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-31915.html](http://www.c… /> "

Lors du test d’une probe, nous remarquons un groupe d’enfants encadré par quelques adultes donnant un certain nombre d’objets à des mendiants. Ils portent tous des tee-shirts bleus sur lequel il est écrit "Serve the city". En discutant avec eux, ils nous expliquent que c’est une initiative pour rendre la ville plus humaine, pour faire du volontariat à Bruxelles.